Un Conseil Général « broche à foin » ou Payez dabord, votez après.

Mardi 20 avril dernier, les directeurs et délégués syndicaux étaient conviés à un Conseil Général un peu particulier sous le thème : plan d'action syndicale pour contrer l'affaiblissement de la fonction publique et parapublique montréalaise ainsi que la sous- traitance.

    Vin et petits fours servis autour de tables rondes, l'ambiance se voulait conviviale. La présidente commencera par justifier le peu de personne présente en invoquant le fait que les congés mobiles doivent être pris avant une date d'échéance prochaine. Évidemment, la démobilisation générale a quelque chose de divin dont l'imputabilité ne saurait être orientée vers l'équipe « AccèsCible », au pouvoir depuis de longues années.

    S'en suit une présentation de la campagne de publicité qui devrait déferler sur Montréal prochainement. Nous supposons que l'agence de publicité – qui a déjà travaillé avec le S.F.M.M. en 2003 – a dû remporter l'appel d'offre.

    Nous assistons alors au défilement inéluctable d'un Power Point présentant le travail de cette entreprise publicitaire. Le but  serait d'informer le citoyen sur l'absurdité de la Charte de la Ville de Montréal qui divise les pouvoirs en 19 arrondissements, qui eux-mêmes font appel au privé. Cette campagne est donc prévue avant la signature de notre nouvelle convention collective qui arrive à échéance le 31 décembre prochain.

    Chacun jugera la qualité de la campagne et personne n'y échappera, car l'équipe « AccèsCible » a vu les choses en grand :

    Panneaux d'affichage dans le métro, sur les bus, les spots publicitaires seront diffusés sur quatre radios très populaires, à la télévision, dans les émissions de grande écoute, sur internet, et évidemment, de nouveaux macarons seront distribués … pour votre collection personnelle.

    La personne responsable du plan média nous a informé que tout était déjà prêt. Nous avons entendu les annonces radiophoniques, nous avons vu les macarons et les panneaux publicitaires. La seule chose que nous ne connaissons pas, c'est le prix de cette campagne.

    Une fois la présentation terminée, la présidente nous proposa de voter pour l'adoption de ce plan d'action qui est déjà tout prêt et établi au millimètre. Elle nous précisa que ce Conseil Général n'était pas  statutaire, mais elle invita les vice-présidents à la rejoindre pour officialiser le vote. Pourquoi un vote et sur quoi ? Y-aura-t-il un procès verbal?

    Nous ne comprenons pas non plus véritablement la stratégie politique de cette action qui finalement se déroulera  au moment des négociations de notre future Convention Collective. Des négociations que d'ailleurs M. Racette (conseillé S.C.F.P) dit ne pas vouloir commencer tant que la charte de la Ville de Montréal ne sera pas modifiée. On peut donc vous annoncer qu’on n’en a pas bientôt fini avec la convention collective 2006-2010.

Rapport sur l'Assemblée générale du 31 mars

Mercredi 31 mars dernier se tenait l'assemblée générale du S.F.M.M. Comme d'habitude, le peu de personne se présentant à ce genre de réunion est toujours surprenant. Elles sont pourtant fondamentales pour les travailleurs, car cet endroit est le seul où l'instance suprême du syndicat – ses membres – peut s'exprimer. Nous ne saurons pas vraiment s'il y avait quorum ce soir là, car cela n'a pas été annoncé par la présidente de l'équipe « AccèCible » qui, tradition oblige, était également présidente d'assemblée.

La réunion débuta suivant l'ordre du jour :

- Rencontre de l'équipe « AccèsCible » avec le nouveau directeur général de la ville

- Présentation et adoption des modifications aux statuts et règlements du S.F.M.M.

- Campagne du SFMM pour les services municipaux publics

- Équité salariale : nous apprenons que la loi d'avril 2009 obligeant la fin de l'exercice avant le 31 décembre 2010, ne concernerait que ceux qui ne l'avaient pas débutés. Par conséquent, nous ne serions pas affectés par cette modification. La présidente ne s'est pas prononcée sur une éventuelle fin d'exercice pour les travailleurs « col-blanc » de Montréal

- Harmonisation des retraites. Nous saluons l'intervention d'un membre qui souleva la contradiction patente entre les propos et les actions de l'équipe « AccèsCible » sur ce sujet.

- Présentation et adoption des rapports financiers au 31 décembre 2008

- Prévisions budgétaires pour l’exercice financier du 1er janvier au 31décembre 2010. Il y eut plusieurs interventions incisives lors de cette période et pour la première fois, un amendement au budget prévisionnel fut proposé. Levée de bouclier de la part de l'équipe « Accèscible » et de ses sujets contre la proposition de transférer une partie des salaires des officiers syndicaux pour augmenter le montant alloué à l'action syndicale. L'amendement n'a pas été adopté.

- Présentation et adoption des rapports financiers au 31 décembre 2008 (F.S.M.A.)

- Présentation et adoption des rapports financiers au 31 décembre 2008 (C.S.F.M.M.)

- Relocalisation des bureaux de notre Syndicat : avortement de deux projets

- Clôture (durée 2h45)


Cette assemblée, un peu plus mouvementée que les précédentes, qui s'est déroulée en l'absence d'environ 10.000 membres, a bien adopté un budget de 20 millions de dollars en un peu plus de 20 minutes. Malgré l'échéance de notre convention collective au 31 décembre 2010, l'équipe « AccèsCible » n'a pas jugé bon d'augmenter le budget alloué à la mobilisation, ni d'accorder un dollar au règlement rapide de l'équité salariale. 117 postes de délégué restent vacants à ce jour et l'équipe « AccèsCible » reste à des années-lumière de ses membres tout en tentant de nous faire croire quelle est accessible.

Le SFMM a-t-il survécu à l'élection de l'équipe AccèsCible

En octobre dernier, l’équipe AccèsCible remportait une victoire convaincante à l’élection pour les postes à l’exécutif du SFMM ainsi que pour les postes de directeurs. Novembre devait permettre l’élection des délégués qui formeraient le Conseil de direction. Entre ces deux moments, des directeurs syndicaux en ont profité (après consultation, comme le veulent les statuts et règlements ?) pour revoir la structure de leur directorat. Façon, probablement, de s’assurer un règne sans partage.

Depuis, plus rien. Bien sûr, il y a eu la diffusion du journal auto-promotionnel «Le Colblanc» pour nous aviser du partage des rôles au sein de l’exécutif. Il y a aussi eu quelques «Fonctionnaire express» pour nous parler de retraite et d’assurances. On a vu M. André Dollo faire des visites dans le cadre de négociation ou de signature de lettres d’entente.

Mais l’organisation syndicale existe-elle encore?

Nous avons élu des délégués. Mais peuvent-ils réellement se présenter comme tels? Aussitôt élus, les délégués auraient dû être convoqués à un Conseil général pour prêter serment. Cette convocation est d’une importance cruciale quand on sait que le Conseil général, selon les statuts et règlements du SFMM :

29.02
Il reçoit et étudie le budget soumis par le comité exécutif. Il peut l’adopter sans modification, l’amender ou le refuser. Il recommande sa décision à l’assemblée générale.

et que ces mêmes statuts et règlements stipulent que :

31.01
Le comité exécutif, le conseil de direction et le conseil général doivent présenter un rapport de leurs activités à l’assemblée générale du mois de mars pour l’exercice financier se terminant le 31 décembre précédent.

32.01
L’année financière s’étend du 1er janvier au 31 décembre de la même année.

Il est certain que, depuis le 31 décembre, le SFMM vit avec un budget qui n’a pas été voté par une Assemblée générale qui est pourtant l’instance suprême en ce qui a trait à son adoption.

Bien sûr, AccèsCible peut nous répondre que, grâce à l’apathie des membres qu’ils ont si bien su cultiver, l’adoption du budget n’est qu’une formalité. Mais c’est une formalité qui donne un semblant de démocratie au SFMM…

À moins que, suivant en cela Steven Harper, AccèsCible ait prorogé l’Assemblée général afin de nous permettre de suivre les Jeux Olympiques.

Le SFMM et le cas Frotey

Suite à la publication d'un article d'opinion dans La Presse le 9 novembre 2009, Laurent Frotey, aide bibliothécaire à la bibliothèque interculturelle de Côte des Neiges, écopa de trois jours de suspension, pour non respect du « Guide de Conduite » des employés de la ville de Montréal et pour propos diffamatoires envers le maire de la ville.

Depuis cette parution, Laurent Frotey a respecté la sanction imposée par l'arrondissement et a déposé un grief par l'intermédiaire du Syndicat des Fonctionnaires Municipaux de la ville de Montréal dans le but contester cette sanction inique et bien évidemment, pour obtenir réparation.

Pour toute personne un peu lucide, il est évident que ce cas est également le moyen de dévoiler au grand jour cette situation particulière à laquelle fait face le fonctionnaire de la ville de Montréal : il doit demeurer silencieux quant à son univers de travail. Le tout, sous prétexte de « loyauté » envers son employeur. D'accord ou pas avec sa position, le seul tort de M. Frotey est d'avoir dit ce qu'il pensait.

La semaine dernière, le vice président responsable de l'arrondissement contacta Laurent Frotey pour lui faire une proposition apparemment formidable, résultant certainement de longues heures de négociations acharnées. On lui offre de ramener sa suspension de trois jours à une seule journée.

Formidable! Deux jours de salaire récupérés! Oui mais quel est l'intérêt d'être encore sous le joug d'une suspension qui, dans le cas de sa convention collective, est le dernier grade avant la suspension définitive?

Pire encore, cette formidable proposition est sujette à une contrepartie des plus risibles si elle n'était pas honteuse. Le fautif devra rédiger et signer une lettre dans laquelle il stipulera qu'il ne recommencera pas. Peut-être devra-t-il mettre un bonnet d'âne et tourner dans la bibliothèque avec sa lettre accrochée dans le dos?

Notre syndicat, comme à son habitude, essaie de nous faire passer des vessies pour des lanternes et, sans scrupule aucun, ose encore grossièrement mystifier sa négligence, son incompétence ou bien, sa connivence.