Le SFMM et le cas Frotey

Suite à la publication d'un article d'opinion dans La Presse le 9 novembre 2009, Laurent Frotey, aide bibliothécaire à la bibliothèque interculturelle de Côte des Neiges, écopa de trois jours de suspension, pour non respect du « Guide de Conduite » des employés de la ville de Montréal et pour propos diffamatoires envers le maire de la ville.

Depuis cette parution, Laurent Frotey a respecté la sanction imposée par l'arrondissement et a déposé un grief par l'intermédiaire du Syndicat des Fonctionnaires Municipaux de la ville de Montréal dans le but contester cette sanction inique et bien évidemment, pour obtenir réparation.

Pour toute personne un peu lucide, il est évident que ce cas est également le moyen de dévoiler au grand jour cette situation particulière à laquelle fait face le fonctionnaire de la ville de Montréal : il doit demeurer silencieux quant à son univers de travail. Le tout, sous prétexte de « loyauté » envers son employeur. D'accord ou pas avec sa position, le seul tort de M. Frotey est d'avoir dit ce qu'il pensait.

La semaine dernière, le vice président responsable de l'arrondissement contacta Laurent Frotey pour lui faire une proposition apparemment formidable, résultant certainement de longues heures de négociations acharnées. On lui offre de ramener sa suspension de trois jours à une seule journée.

Formidable! Deux jours de salaire récupérés! Oui mais quel est l'intérêt d'être encore sous le joug d'une suspension qui, dans le cas de sa convention collective, est le dernier grade avant la suspension définitive?

Pire encore, cette formidable proposition est sujette à une contrepartie des plus risibles si elle n'était pas honteuse. Le fautif devra rédiger et signer une lettre dans laquelle il stipulera qu'il ne recommencera pas. Peut-être devra-t-il mettre un bonnet d'âne et tourner dans la bibliothèque avec sa lettre accrochée dans le dos?

Notre syndicat, comme à son habitude, essaie de nous faire passer des vessies pour des lanternes et, sans scrupule aucun, ose encore grossièrement mystifier sa négligence, son incompétence ou bien, sa connivence.